Long cours / Après |
akerÆ L'ultime préface
Le Long cours que décrit ce domaine particulier de mon site, proprement autobiographique, n’est pas totalement tari, au moment où j’écris ces lignes, bien évidemment ! Mais toute
chose pourtant doit avoir une fin
observe Raymond Queneau dans cet alexandrin qui est le dernier vers des dix sonnets formant la base génératrice des cent mille milliards de poèmes. Le système poétique combinatoire de Queneau
a été publié en 1961. L'ouvrage de Georges Matisse dont est extrait
le paragraphe ouvrant cette dernière section de mon site est paru, lui,
en 1953, c'est-à-dire il y a exactement cinquante ans. Comme Raymond
Queneau et comme François Le Lionnais, Georges Matisse était un esprit
universel, biologiste de formation mais aussi écrivain, philosophe et
militant libre-penseur. Un peu oublié aujourd'hui, il avait publié de
nombreux ouvrages aux Presses Universitaires de France et chez
Hermann. Son ouvre s'achève sur une triple trilogie : La philosophie
de la nature (1938), Le rameau vivant du monde 1949), et
finalement L'incohérence universelle. C'est la préface de ce
dernier ouvrage qui est citée ci-dessus. On ne peut avoir vécu les trois derniers
quarts du XXe siècle sans avoir connu ces espoirs et ces désillusions
terribles qui ont marqué cette époque dans de nombreux domaines de la
vie sociale, de l'action politique, de la civilisation tout entière.
Et le désenchantement n'est pas moindre en ce qui concerne les activités
de la recherche et les progrès de la connaissance. Il me semble que la domination, dans plusieurs domaines de la science, de théories qui se sont autoproclamées "standard" n'est pas sans avoir de sérieuses conséquences. En même temps la mainmise irrépressible des forces économiques, devenues écrasantes, d'un "libéralisme" bien mal nommé s'accompagne d'une dégradation rapide de nombreux domaines de l'art. Encore une fois il n'est pas impossible que des voies nouvelles puissent s'ouvrir qui offriraient quelques perspectives plus encourageant en particulier dans le domaine des sciences fondamentales. Depuis quelques années je me suis remis à l'étude de problèmes que j'avais abordés et trop vite abandonnés. Cette reprise à laquelle je me consacre aujourd'hui, je l'ai baptisée akerÆ phonétisation miroir du cri d'Archimède. C'est aussi le titre du quatrième domaine constitutif de ce site. J'y développe les critiques que je viens d'évoquer et j'y propose des ébauches de solutions, solutions qui, une fois encore, ne peuvent trouver leurs racines que dans une approche de multidisciplinaire. Contrairement à Long cours, ce domaine de recherche n'est pas clos à ce jour. C'est donc une activité de "chercheur du dimanche", mais, comme je l'ai indiqué dans un entretien réalisé à l'initiative du collège international de philosophie, pour son 20e anniversaire et qui a été diffusé du 4 au 27 novembre 2003 à la Bibliothèque nationale de France, cette activité qui parcourt un Dimanche la vie permet d'imaginer que ma vie a été un long dimanche. Paris, vendredi 5 décembre 2003
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Long cours / Après |
Paul Braffort © 2003 |