Mes opéras
   
 

COUPLETS

Mes poètes, mes savants
avec mes morts-vivants
font bon ménage.
Pour qui veut m'accompagner
Brewster, Zakopane
sont mes voyages.

REFRAINS

J'aurais voulu comprendre
la raison des roseaux,
voulu me pendre
à l'orme, entendre
les oiseaux,
le secret des frissons,
du tric-trac du grésil,
où craquent les poissons
d'Avril.
De Laramie
vient la chimie
en ce vase qu'on fêle
quand la nature
a ses fritures
et sa Tour Eiffel.
Donc c'est pour l'humble cri
des souris et des rats
qu'incognito j'écris
mes opéras.

  Le dimanche. le jeudi
mes encyclopédies
vont dans les flammes.
Rouillent violes et sextants
qui troublaient ce printemps
les corps, les âmes.
Je n'ai pas pu saisir
les pourquoi de ce monde,
visons, vizirs,
rébus, désirs
peut-être immondes,
au creux de cet orbite
où, Prométhées transis,
Tzara, Swift, Blake habitent
aussi.
Le Zeit und Raum
des palindromes
qu'il vaut mieux qu'on ignore;
éclipse au cœur,
sourde aux liqueurs,
d'une Alianor.
Offrant ses mots de gorge
aux critiques d'un rat
ou d'un sergent-major
qui ratura,
 

CODA

tous ces bémols cassés,
ces ions, ces Niagaras,
ces amours, tout ça c'est
mes opéras.

Chansons
Paul Braffort © 2005
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